Article écrit par Pot'Yo
28 AVRIL 1912 CHOISY LE ROY
Des gendarmes tentent de maîtriser une foule excitée par la curiosité, l'odeur du souffre et l'aventure!. Mais que se passe-t-il autours du domaine au père Dubois?
Qu'est-ce que c'est anarco-syndicaliste semble abriter pour que le préfet de police, Louis Lepine, se déplace en personne épaulé par deux compagnies de la garde Républicaine?!.
Ces dernières venant soutenir les 500 gendarmes et autres justiciers du dimanche armés jusqu'au dent!
Voilà 5 heures maintenant que les forces de l'ordre tentent de pénétrer dans ce garage d'où retentissent moultes éclats de pétoires!. Soudain une charrette de foin fait son apparition,
un officier s'en sert de bouclier pour approcher la demeure...les mains pleines d'explosifs!
L'excitation des badauds est à son comble!...30 000 personnes venues de toute la région parisienne s'aglutinent à proximité du "siège"!
"Il semblerait que le père Dubois est succombé à l'explosion..." commente celui ci,
(Joseph Dubois)
"Oui mais l'autre loufiat ne s'est pas encore manifesté!" répond celui là!.
Deuxième explosion!...Et ça y est! les policiers ont pénétré dans le pavillon. A l'extérieur, le suspens est à son comble.
6 coups de feu brisent le silence, une voix s'échappe de la porte entrebaillée: "salauds!!"... Trois nouveaux coups de feu!
Un silence, puis soudain...
Les officiers réapparaissent...portant un corps agonisant et criblé de balles...
Ils ont leur trophée!.
Voila donc l'homme qui a suscité tant d'intérêt.
Celui qui a fait trembler le tout Paris et mis en émoi la France entière.
Ce natif du Pays de Montbéliard.
Jules Bonnot.
PONT DE ROIDE
14 OCTOBRE 1876
Quartier des Haut Fourneau. Une clameure s'élève. Jules vient de naître. Le père travaille à l'usine de la ville mais perd son emploi. En 1879, la famille quitte Pont de Roide pour s'installer à Besançon. Le petit Jules entre à l'école. Déjà, ses professeurs constatent l'esprit frondeur du futur gangster!...l'un d'entre eux écrira sur un dernier bulletin:
Jules Bonnot: Elève intelligent mais indiscipliné, insolent....brutal avec ses camarades!.
Deux soeurs et un frère lui seront offert mais ce dernier décède en 1884. 3 ans plus tard, la mère rejoint son défunt fils. La famille retourne à Pont de Roide.
Jules a 15 ans et comparait pour la première fois devant le tribunal de Montbéliard...pour "flagrant délit de pêche illicite"!. Lui et ses deux comparses sont acquittés car mineurs, mais la famille doit payer les frais de justice!.
(ancien palais de justice de montbéliard
devenu aujourd'hui magasin fashion!)
Devenu majeur, la justice ne l'épargnera plus...
De 1895 à 1897 il écopera d'une multitudes de séjours en milieu carcéral pour coups et blessures!
Heureusement pour lui...le service militaire l'appelle en 1897. Celui qui se réclamera de l'anarchie quelques années plus tard, offre un comportement exemplaire!...3 années irréprochables au service de la nation !.
(Jules Bonnot à gauche)
Durant cette période, l'amour le frappera en plein coeur et se soldera par un mariage en 1901 puis par une naissance en 1904:
Mais les vieux démons de notre Julot réapparaissent. Face aux inégalités et au paupérisme de son temps, Jules bonnot répondra par la même violence à l'encontre de ses multiples employeurs sous couvert d'un anarcho-syndicalisme jusqu'auboutiste!.
Cette instabilité poussera Sophie, son épouse, dans les bras d'un autre syndicaliste moins brutal et ce, dès 1906!. Perdant par la même occasion la garde de son fils et son dernier emploi, Jules Bonnot, la rage au pantalon, plonge dans le banditisme.
1910
Pour monter son propre garage, il s'associe à un ancien camarade d'usine: Platano. Mais, à ses talents de mécanicien, s'ajouteront ses talents de cambrioleur...peu Gentleman!!
La police Lyonnaise le recherche activement. Il fuit en Angleterre.
Son parcours londonien demeurera un mystère... jusqu'en 1925, soit 13 ans après sa mort!.
1925
Sir Arthur Conan Doyle, 
le célèbre auteur de Sherlock Holmes, se rend au Musée du crime à Lyon. Parmis la multitude de portraits...une photo l'interpelle:
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"Bon sang!" s'exclame-t-il "Mais c'est Jules!, mon ancien chauffeur !!".
RETOUR EN 1911
Après quelques mois d'errance Londonienne, Jules Bonnot retourne à Lyon et retrouve son ancien compagnon. Les forfaits du Julot sont encore très frais dans la mémoire collective; Platano et lui-même décident de rejoindre la capital. Le voyage ne se passe pas comme prévu. Un stupide accident de révolver le poussera a abréger les souffrances de son camarade!.
Arrivée au sein de la capitale, Jules côtoit quelques membres du journal "Anarchie" et forment, avec certains d'entre eux, ce qui deviendra la célèbre "Bande à Bonnot".
Passons sur l'idéologie même de cette bande qui s'apparente plus au libéralisme qu'a l'anarchisme, et concentrons nous sur cette courte période de non moins sanglantes tribulations!.
21 Décembre 1911
Rue Ordener. Paris
Un guichetier sort de la Société Général une sacoche à la main. Soudain, un véhicule pile devant la même banque ...3 hommes en descendent armées jusqu'aux dents!.. Ils tentent de s'emparer de la sacoche du malheureux qui résiste.
L'un des trois bandits lui décoche une balle dans l'épaule. Il lache prise et les 3 gangsters somment à leur chauffeur de démarrer pour, finalement, disparaître aussi rapidement qu'ils n'étaient apparus! Leur butin s'élève à 5000 francs. Le premier braquage au monde en engin motorisé est né!.
2 Janvier 1912
Thiais (Val de Marne)
La désormais célèbre Bande à Bonnot déboule chez M.Moreau, un riche rentier octogénaire vivant seul avec sa gouvernante. La porte se referme derrière eux. Le lendemain, la police retrouvera le pauvre vieillard le crâne défoncé au marteau et le corps criblés d'une dizaines de coups de couteau!. La gouvernante succombera également aux coups de marteau reçus. 20000 Francs ont disparu du coffre.
28 Février 1912
Paris
Quelques membres de la bande se font arrêter pour... conduite dangereuse!. Maladroitement, le gardien de la paix ne peut masquer sa surprise en reconaissant les malfaiteurs. Paniqué, l'un des gangster l'abat avant de prendre la fuite.
25 mars 1912
Montgeron
Deux pauvres citoyens, au volant de leur véhicule, longe la route boisée les menant à Montgeron. Soudain, un homme sort d'une cabane en pierre juxtaposée au chemin,
il se dresse sur leur route en agitant un mouchoir. Le bougre et son passager décide de s'arrêter. Soudain, 3 hommes encerclent la voiture, l'un d'entre eux abat froidement notre malheureux chauffeur et son compagnon avant de s'emparer du véhicule.
La bande à Bonnot disparait encore grisée par leur nouveau forfait...
...mais leur escapade ne s'arrête pas là. Au volant de son nouveau véhicule encore taché de sang, Jules Bonnot emmène ses compagnons commettre un nouveau forfait. Direction la société générale de Chantilly!.
Là aussi, le guichetier se montre résistant face aux quatre bandits. Dans l'affolement du braquage, Jules ouvre le feu. Ses comparses en font de même. 2 employés sont tués.
Depuis quelques temps, ces anciens anarchistes, reconvertis au libéralisme le plus barbare, commencent a douter de leur leader doubiste. Jusqu'où les conduira-t-il?. Malgré leur butin, quelle liberté peuvent-ils prétendre après tant de crimes et être devenus les hommes les plus recherchés de France?!.
Cette fois c'en est trop!...la bande se dissout. Mais trop tard!. Le Chef de la sûreté réussit a capturer les complices de Bonnot.
Nous sommes le 24 Avril 1912, le commissaire Jouin et ses hommes localisent Jules Bonnot, l'altercation se passe très mal.
Le commissaire y laisse la vie et notre Rudipontain réussit a s'enfuir.
Quatre jours plus tard, Jules Bonnot est retrouvé à Choisy le Roy caché chez un complice. Un garagiste du nom de Dubois. La suite...vous la connaissez!.
21 Avril 1913
Les derniers complices de Jules Bonnot, après avoir été capturés en mai 1912, sont jugés puis guillottinés!.
FIN D'UNE EPOPEE SANGLANTE QUI MARQUERA DURABLEMENT LE DEBUT DU 20 EME SIECLE.
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Pot'Yo
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